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Psychothérapie et réglementation: le commentaire de Didier Kuntz

À propos des

dernières mesures gouvernementales sur la réglementation du titre de psychothérapeutes - Octobre 2006 une réflexion proposée par Didier Kuntz





Le top, effectivement, on peut le dire.

Nous constatons tous ce tour de vis supplémentaire infligé à ceux même qui ont par leur présence soutenu le travail d'élaboration d'une mise au pas de ceux qui ont risqué leur vie à l'écoute de ceux qu'on dit fous. Leur éthique les a ici conduit dans une impasse parce qu'ils ne peuvent pas témoigner de ce qu'ils ont entendu pour des raisons évidentes pour tous; il en découle un effet de censure massif qui entrave l'émission claire de leur réponse; à l'appui de cet effet de censure viennent se joindre, jusqu'ici, les voix qu'on pourrait tout aussi bien assimiler à celle du ministère, pour rabattre systématiquement le caquet aux quelques uns qui osent encore faire savoir qu'ils s'opposent irréductiblement à l'esprit qui anime l'enfermement juridique des professions concernées dans cet article par des décrets d'applications visant à museler les professionnels et non à les tirer vers le haut.

Lisons les conséquences de ces décrets:

-les médecins radiés de leur ordre quelqu'en soit la raison pourront exercer sous le titre de psychothérapeute; on est en droit de se demander si le fait ne vise pas uniquement à discréditer les psychothérapeutes;

-les associations de psychanalystes seront de fait contraintes de produire et de publier leurs annuaires ou de renoncer à figurer au titre de psychothérapeute; on peut se demander si par-delà l'intention de recenser les psychanalystes et d'obtenir d'eux ces listes que la plupart ont refusé de déposer le but n'est pas de créer des dissensions à l'intérieur de leurs sociétés tout en redoublant pour les psychanalystes le discrédit posé sur le titre de psychothérapeute, (cf ci-dessus), puisque ceux qui auront refusé la carte forcée seront écartés des institutions;

-sur le terrain institutionnel, les psychologues ne peuvent que remarquer, par ce qu'énonce l'article 6, (-"Le cahier des charges mentionné à l'article 5 définit les modalités de la formation en psychopathologie clinique. Il vise à permettre aux personnels souhaitant user du titre de psychothérapeute d'acquérir"...etc-), qu'il ne s'agit que de les écarter de la clinique en leur substituant d'autres formations à la discrétion des institutions, et qu'il s'agit donc d'un recul de la formation universitaire au profit d'un enseignement pratique déconnecté de l'histoire des cliniques;

-les psychothérapeutes auront noté la disparition de la fameuse "clause du grand-père" déjà si méprisante à leur égard par sa dénomination ironique; ils en concluront nécessairement que le ministère dispose déjà et sans la moindre pudeur de la théorie qu'il appliquera sans faillir sur un terrain qu'il domine de par sa conception gestionnaire, en brossant les médecins dans le sens du poil.

En synthèse, on remarque donc que quelque soit le cas de figure professionnel les psychothérapies tout comme la psychanalyse sont mises sous la coupe de la médecine, mais pas de n'importe quelle médecine: une médecine purement vétérinaire; j'ai pour ma part le plus grand respect pour les vétérinaires, tant qu'ils ne s'occupent que de la santé des corps animaux: mais qu'ils ne se mêlent pas de dressage.

Je ne puis que redire ceci: aucune autorité ne peut prétendre à réduire un sujet à son existence végétative; aucun gouvernement ne peut s'autoriser du peuple pour le contraindre à une conception sanitaire incluant une idéologie scientifique de sa vie mentale; il n'existe aucune espèce de pouvoir absolu auquel il y ait lieu de sacrifier sa raison d'être.

Nous ne pouvons donc que rejeter massivement ces décrets et refuser l'hypocrisie et le double jeu qui ont animé les diverses séances de "concertations", pour mieux régresser ensuite à l'expression d'une volonté dictatoriale.

Nous en connaissons trop les soubassements dans l'illusion narcissique pour les soutenir d'un silence trop prudent pour être honnête. Ce n'est pas par la lâcheté face la censure que nous convaincrons une population endoctrinée dans la peur que la vie vaut d'être vécue.

Avec mes remerciements,



Didier Kuntz





Octobre 2006: Loi sur l'usage du titre de psychothérapeute: dernières nouvelles

Psychanalyse en mouvement Préambule

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06/12/2006
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