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Anorexie guérison

Voici quelques réponses à des questions représentatives de celles qui reviennent assez souvent:

1- Croyez-vous que l'on puisse se remettre complètement de l'anorexie?


La guérison de l’anorexie passe par une méticuleuse et progressive renaissance...

Oui, je crois pouvoir dire que oui on peut s’en remettre complètement.

En précisant toutefois que nul n’est jamais à l’abri de catastrophes. Il faut les éviter, s'en prémunir, pour éviter tous risques de “redéclencher un mécanisme d’évitement” . Et donc se protéger.

 

Plus la guérison est longue, meilleures sont les chances de ne pas re-tomber.

Il s’agit en grande part de forces inconscientes.

Et d’une hypersensibilité "naturelle" (native), plus ou moins patente ou développée, chez les uns ou les autres et dont on ne se guérit pas. Mais re-connue, elle est mieux acceptée. Le mode de vie  étant choisi et autorisé  en conséquences, elle n’est plus handicapante .



2- Quelles séquelles physiques ou psychologiques avez-vous gardé de la  maladie?



D’un point de vue physique, si je me compare à d’autres je ne peux dire ce qui est du à l’anorexie ou ne l'est pas. Des personnes souffrant de  maux semblables, sans avoir souffert d’anorexie. Toutefois je me demande si certains problèmes gastriques n’en sont pas une conséquence (directement liée voir à la relation précoce mère enfant. Voir à ce sujet, les travaux du Dr Naouri). Ainsi que peut-être une certaine fragilité dentaire. Mais sinon, en se guérissant on rentre en possession de moyens ignorés auparavant, qui compensent les pertes et bien au-delà. Car ils autorisent une confiance bien assumée.


Celà dit, la guérison s’étalant dans le temps, il est difficile de faire la part des choses.



Pour résumer, comme de toute auto-destruction, il en reste des séquelles...



3- Quels ont été les traitements nécessaires à la guérison de la maladie et  comment ont-ils été efficaces?



Les traitements (nombreux et pluriels) ne peuvent être évalués en termes d’efficacité. Mais d’appoints, de soutiens, ponctuels. Sachant que certains traitements sont désastreux (dont certaines hospitalisations dans des conditions peu dignes dont on garde longtemps séquelles et perturbations secondaires troublantes. J’ai reçu encore récemment des témoignages qui confirment que certaines pratiques d’hospitalisation, sous prétexte d’efficacité, confinent à la maltraitance dont il est d’autant plus douloureux de se relever qu’on n’a pas le droit d’en parler. Parce qu’on n’ose remettre l’autorité (médicale) qui les dispense en cause.

L’hospitalisation, si elle n’a pu être évitée, doit pour participer à la guérison prendre en compte le désir du malade. À ce propos un cas d’anorexique en hôpital est décrit par Maud Mannoni. Vous pourrez en trouver les références sur le site psychanalyse en mouvement.  

Les médicaments sont au compte-goutte, et pris en connaissance de cause par le malade, des soutiens d’apoint.

L’essentiel étant un soutien d’ordre psychanalytique (non orthodoxe mais authentique qui en agissant sur les mécanismes en jeu dans la fabrication des symptômes modifie la structure psychique en profondeur afin qu'elle ne produise plus de douleur, elle autorise transformation et séparation). Tout psychanalyste n’est pas à même de proposer un tel type de soutien ou d'accompagnement. Là encore, certaines interventions peuvent s’avérer catastrophiques.

Le cadre affectif - qui autorise la mise en place d'un transfert - et dans lequel se passe un traitement de soins est de première importance.

La guérison pour se faire nécessite que  l’on se sente quelque part soutenu (et désiré).


4- Comment vous voyez-vous maitenant physiquement et psychologiquement?

 

 En bonne santé. équilibrée.

Sans problème de poids ni de nourriture. Beaucoup  moins que la plupart des gens que je côtoie.

Parfois un peu "irrascible" mais comme longtemps je me l’étais interdit... cela fait partie de la vie... Et tout est occasion de projet en perspective.

Sachant que je prends soin de moi en dormant le plus possible.

En étant à l’écoute de ce qui me fait du bien et de ce qui ne m’en fait pas.

En prenant soin de ma famille, afin d’endiguer la douleur, et  la maladie, sous toutes ses formes, et chez chacun, quand elle se manifeste. En comprenant le sens des manifestations douloureuses afin de les apaiser à la racine.



5- Croyez-vous que l'anorexie est innée chez certaines personnes, qu'elle est un trouble psycho-émotif, une faiblesse qui surgit dans certains moments difficiles de la vie?



Non, ce n’est pas inné. Mais favorisé par un “milieu affectif” et une native sensibilité. Il s’agit d’une certaine prédisposition.

Et parfois, si le mal n’est pas pris à la racine, il donne lieu à des rechutes. Chez la même personne. Mais aussi dans la même famille d’une génération à l’autre, ou en sautant une génération.

Ce qui est peut-être inné, c’est une hypersensibilité... Celle-ci comme l'hyper-émotivité pouvant être induites aussi bien durant la conception que transmises à travers les générations.

En ce qui concerne le surgissement: Oui, il s'agit d'une faiblesse. Du signe d’une faiblesse, lorsqu’un passage d’un état à l’autre est rendu périlleux. C’est pourquoi, il y a des rechutes, quand la guérison n’est qu’apparente. Car le mal se manifeste sitôt que les  conditions qui l’ont engendré une première fois sont reproduites.

Le terme psycho-émotif ici employé est approprié. Bien mieux que mental.


En ligne aussi, un article sur les causes, le sens et la genèse de l'anorexie

Comprendre l'anorexie

Face à l'anorexie, le visible et l'invisible de Virginie Megglé aux Éditions Eyrolles

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22/12/2004
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