Associations de psychanalyse et formation des psychanalystes

Psychanalyse, associations de psychanalyse et formation des psychanalystes ...

Ci-dessous, nous vous proposons en lecture, une réflexion fort intéressante, bien enlevée, et tout aussi fondée que nous a fait parvenir
Ignacio Gárate Martínez quand à la nécessité des associations en matière de formation des psychanalystes... Elle nécessite peu de commentaires, si ce n'est ceux qu'un lecteur attentif voudra bien lui apporter...
Elle ne peut en effet laisser indifférent...

Monsieur Le Vaguerèse écrit:

«Bien entendu, cela repose la question de l'appartenance des analystes aux associations psychanalytiques et l'on sait que beaucoup d'analystes ne sont pas membres des associations de psychanalyse. Cette situation ne favorise pas le dialogue mais au cours des années passées il ne m'a pas vraiment semblé qu'en dehors du site oedipe les débats aient pris un tour autre que de petit doigt sur la couture du pantalon. Il est certainement regrettable que les analystes soient suffisamment en conflit avec leurs associations pour que bon nombre jugent qu'il n'est pas utile voir contraire à leur pratique d'analyste d'en faire partie. mais sur ce point il serait peut-être utile que les dites associations balayent un peu devant leur porte.Dois-je encore préciser qu'en ce qui me concerne je ne suis pas contre les associations, mais pour un autre fonctionnement de celles-ci?»

Je trouve vos propos, cher Monsieur, non dénués d'une ambiguïté qui me semble porter tort aux enjeux éthiques de la psychanalyse. Bien sûr, la psychanalyse, telle que je la sens vivante en moi et telle que je tente de la préserver dans ma pratique : une expérience de la psychanalyse donc.

En ce sens, l'ambiguïté dont je parle ne serait pas à verser du côté de l'impossible de "tout dire" dans une langue qui "mi-dit", mais de l'ensommeillement que produit parfois l'existence de la "mauvaise foi" que Sartre confond avec l'inconscient.

J'en viens au fait; vous dites: «beaucoup d'analystes ne sont pas membres des associations de psychanalyse.». Peut-on devenir psychanalyste alors, en dehors d'une structure de formation? Pensez-vous que le savoir singulier qui se transmet dans la psychanalyse se résume à l'analyse personnelle et à l'analyse de contrôle? Faut-il penser que ledit "transfert de travail" pourrait s'effectuer au sein de l'université? Ne faut-il pas craindre dès lors que le S2 (savoir propre au discours universitaire) que l'université met en œuvre, de par sa structure, ne vienne recouvrir le rapport au manque que l'expérience d'une psychanalyse a permis d'instituer du côté de la perte? Où les analystes, dont vous parlez, pourront-ils témoigner, avec souffle et salive, de ce qui constitue, devant leurs pairs, l'éthique d'un rapport à la psychanalyse et à l'expérience de leur cure, dans la direction des psychanalyses qu'ils s'autorisent à conduire?

Je pense, pour ma part, que les associations de formation des psychanalystes sont aussi indispensables qu'il est indispensable qu'elles soient diverses et que, même, l'essaimage qui n'est possible parfois que par le biais de dissolutions et scissions, garantisse la possibilité d'y soutenir une parole vivante.

Vous parlez de l'asservissement volontaire des psychanalystes qui ne parleraient pas, par peur des représailles… Vous ne citez ni des personnes ni des institutions… 

Je peux, pour ma part, vous assurer qu'Espace Analytique, comme le fut autrefois le CFRP, est une institution ouverte aux initiatives et qui encourage, pour la psychanalyse, la prise de parole et l'investissement des plus jeunes parmi les analystes. Il ne s'agit pas de confondre les instances "pour la psychanalyse", avec celles qui s'occupent de l'administration et qui se dotent des règles que vous nommez "démocratiques" et qui ne sont pas de mise dans le champ du "psychanalytique": d'où la nécessaire extraterritorialité et la mise en œuvre de dispositifs particuliers tels "la passe" ou autres "jurys d'association".

Vous justifiez l'existence d'Œdipe d'une parole qui n'aurait autrement cours que "dans les couloirs"… Mais la fonction du couloir c'est "d'écouloir" et pas de "dire": dire requiert une dimension autre que celle du discours, fut-il construit. Dire exige la présence du souffle et la portée d'autre chose que le sens des mots: ce que Lacan appelle leur jaculation.

C'est pourquoi il me semble que l'on ne peut pas, en même temps, être contre le décret et contre les associations. Je crois aussi que la critique des associations, du dehors est une facilité rhétorique qui contribue à la croyance illusoire d'être "le seul" dont nous recouvrons la solitude inhérente à "la souffrance d'avoir une âme". 

J'ai toujours soutenu l'idée qu'il n'était nul besoin de décret pour la pratique de la psychanalyse.

J'ai toujours manifesté que le Groupe de contact n'avait d'existence que du fait de sa notoriété.

Je continue de dire que les associations de psychanalystes, dans la richesse de leur diversité, sont indispensables pour la formation des psychanalystes.

Et surtout, je pense que le temps est venu de se manifester POUR

Œdipe a-t-il une fonction psychanalytique?

C'est un site sur internet dont la présence me paraît utile pour autant qu'il reste ce qu'il est.

Pour le reste …

Cordialement vôtre

Ignacio Gárate Martínez

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