Chaque visage est le Sinaï d'où procède la voix qui interdit le meurtre - Lévinas

Appel des Appels, le compte-rendu

L'Appel des appels au 104

Culture, Education, Santé, Justice, Journalisme…Acter par la parole le malaise contemporain  

Journée du 31 janvier 2009

 Il ne s’agit d’une retranscription mot à mot mais d’un compte-rendu en veillant à rester au plus près de la parole des intervenants.

 Ouverture de la journée par Robert CANTARELLA,Metteur en scène et directeur du 104

R. CANTARELLA se dit  heureux de recevoir ici cet appel dans ses murs, lieu ouvert depuis octobre et destiné à recevoir des artistes durant leur parcours de création (19 ateliers).

Il témoigne pour sa part de son inquiétude devant les politiques culturelles en place et pointe par exemple la demande institutionnelle de la mise en place de « pôle d’excellence ».

Sa direction n’ira pas dans ce sens. « Je rêve du partage public. Je crois à la transmission ». C’est avec joie et enthousiasme qu’il a répondu à l’initiative de Roland GORI et Stefan CHEDRI, psychanalystes, pour accueillir et rendre la parole aux sujets et citoyens.

 

La parole est donnée à Roland GORI, Professeur de Psychopathologie à l’Université d’Aix-Marseille, Psychanalyste

R.GORI nous confie le mobile de son action : réagir à ce qu’il ressent comme un grand chagrin, une profonde tristesse accompagnés de signes de colère.

« Je pensais organiser un séminaire à 100-150 personnes, or  une fois l’appel mis en ligne c’est 54000 personnes qui l’ont signé !. Nous sommes en présence d’un malaise de la civilisation. Il s’agit dès lors  de se donner le temps de penser, partager des expériences, revisiter le concept de vivre ensemble car il devient problématique ».

« Le grand corps social est malade poursuit-il, faisons en sorte que ces désespérances puissent se transformer en espoir. Nous ne voulons pas souffrir pour rien, souffrir de ces valeurs cyniques. Cet appel des appels peut-être le passeur de ces chagrins, chagrins imposés par des exigences et imposés à des existences ». R.GORI pose alors la question du pourquoi ça souffre ? Certains luttent contre ses dispositifs de « conformisation » sociale alors que d’autres laissent  les contraintes prendre le pas sur les pratiques. Qu’est-ce qui fait que malgré de forte mobilisation et contestation, le mépris et la haine de la pensée sont les seules réponses ? civilisation (la question de l’aliénation de l’individu pris dans le groupe posée dans Psychologie des foules et analyse du moi, Freud  est ici d’actualité…tout comme celui de désobéissance civile, point sur lequel les intervenants auront des points de vue divergeant. Question qui fera largement débat en fin de journée. Quelle est alors la légitimité de la violence symbolique exercée). « La civilisation ultra libérale est imposée. Nous voulons vivre humain, humain qui accepte, qui accueille ... Il s’agit aujourd’hui de pointer ce qui ne va pas. Qu’est-ce qui a conduit à accepter, subir ces exigences ? »

« A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s’asseoir.... » conclut ’il en citant René CHAR .

 Stefan CHEDRI,  Psychanalyste, Enseignant à l’Université de Paris IV

Il s’agit aujourd’hui d’une rencontre de réseaux, de coordination, d’une rencontre avant tout transversale.

Modérateur lors des échanges à la tribune, S.CHEDRI précisera à l'issue des riches et parfois houleux  témoignages apportés tout au long de la journée, la direction pressentie par ce rdv: prendre le temps de la réflexion, constituer un rapport de force, vers la constitution de comités locaux...voir le site appeldesappels.org

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Cahier à charges du malaise contemporain

 

Qu’est-ce qui ne va pas  dans l’information ?

Elisabeth WEISSMAN,Journaliste et essayiste

-          la réforme de l’audio-visuel

-          la menace à l’encontre des journalistes de RFI, 200 suppressions de postes

-          menace de privatisation de l’ AFP

-          précarisation des pigistes

« Les libertés sont piétinées, pour exemple, certains journalistes souffrent de ne pouvoir être libre de se référencer à des oeuvres littéraires, on leur répond que ce n’est pas nécessaire, que cela n’intéresse pas le lecteur… »

 Edwy PLENEL, fondateur de Mediapart, appel des 6 devenu l’appel des 7 (rejoint par Libération)

Oui il s’agit de sortir du chagrin politique, de ce mélange des genres entre liens des industriels et du Président.

E.     PLENEL vise ici spécialement l’offensive contre l’audio-visuel public, avec complicité tacite

Sortir de cette déploration en comprenant ce qui nous arrive, « rester fidèle à ce que l’on fût en reprenant par le début » Merleau Ponty

      ·        La question démocratique

La Gauche s’est accommodée, j’appelle à revoir une révolution démocratique, vaincre ce poison bonapartiste qui ramène le pouvoir à un seul. Le clientélisme n’est pas né de Nicolas Sarkozy, déjà le cas sous CHIRAC  et MITTERAND

  • Le journalisme dans ce contexte

L’information est un droit or l’information est – elle encore le chien de garde de la démocratie ? La question de la vérité se pose. Au sens de Hannah Arendt, c’est le retour à une vérité factuelle qui est à l’?uvre aujourd’hui ( Vérités et politiques , H.Arendt, 1967).

  • Création de nouveaux contre pouvoir

Il y a eu l’appel de la Colline, 9 points appelant à l’indépendance, le pluralisme

Le numérique peut aussi être une chance, un lien de ressourcement démocratique (discussions en ligne, journaux, qualités des contenus, lien entre les journalistes, foisonnement démocratique).

      Cécile BROUSSE, Administratrice de l'Institut national de la statistique et et des études 

     économiques 

Action déjà menée : Pétition « Sauvons la statistique publique, l’INSEE »

      La mesure statistique doit rester indépendante, elle est garante de la démocratie.

      Les statistiques produisent une information stable et fiable disponibles pour tous et fournissent  

     aux chercheurs des données fiables, stables pour élaborer leurs travaux or cette garantie est

      menacée.

Des pressions sont exercées

-limogeage de son président , une première depuis sa création en 1946

-délocalisation programmée (sont à Malakoff) à Metz. On sait que seul 10% du personnel suivrait, ce qui veut dire que ce sera « l’occasion » de renouveler le personnel, plus flexible et avec moins de déontologie

- remise en cause de sa crédibilité démocratique

-moyens affaiblis

 

      Ce qui ne va pas dans la culture ?

Marie-José MONDZAIN, Directeur de recherche au CNRS

« La culture est un enjeu politique de première grandeur, c’est aussi de la défense de la joie et de la création dont il s’agit ! Le monde du cinéma est en joue et aux prise avec une ploutocratie (le règne de l’argent détenu par quelques uns) et le règne de la peur... Peur de l’art, des forces invisibles des énergies créatrices. Eliminer la culture en la soumettant à une logique du profit.

La défense du spectateur est en jeu au même titre que la défense du citoyen. C’est ensemble que nous pouvons développer notre capacité à sortir du chagrin » conclut – elle.

R.CANTARELLA

R.C regrette le démaillage entre culture, école, prison qui existait en France. Il s’agit de retresser les concepts

Cahier de charges

- menace de la création de pôle d’excellence

-menace du statut d’intermittence, obligation d’apparaître, ce qui nous tue à petit feu, l’intermittent crée pendant qu’il disparaît de sa scène, c’est un besoin  cette alternance apparaître, disparaître. Ce spectacle vivant vit de son invisibilité pour mieux se voir plus tard…

Denis GHERBRANDT, Documentariste

Pose la question du regard, produire un regard sur nous – même.

Cahier de charges

-          mise en place d’une télévision dans un code qui ne peut plus bouger

-          enfermement dans le ghetto des festivals

-          asservissement de la tv et du culturel. Un travail important a été cassé pour faire2 million d’économie

-          attaque d’une culture de l’émancipation (un regard n’existe que s’il revient)

       Licia EMINENTI, Réalisatrice, scénariste

     Signataire du texte« Avis de tempête »manifeste de la SRF (Société des réalisateurs de films )

 Invitation à fédérer toutes les énergies. Essentiel à un moment où tout se divise, pour désunir ce qui fait l’homme. Le corporatisme divise, les grèves on ne les voit pas.

Cahier de charges

-baisse de crédit pour l’action culturelle, moins 30%

-perversion des circuits industriels : ils demandent aux forces créatrices ce qu’ils doivent produire ! (Alors que ne respectent les créateurs puisque les précarise, les casse. C’est vouloir notre énergie à bas prix)

Trouver le courage de dire non.

  1. E conclut également sur une citation de René Char « Impose ta chance…va vers ton risque, à te regarder ils s’habitueront »

 

 

M.J MONDZAIN

Il ne s’agit pas  d’être contre l’argent mais de sauver ce qui n’a pas de prix.

 

Qu’est-ce qui ne va pas dans la justice ?

David DE PAS, juge d’instruction, Membre du Bureau national du Syndicat de la magistrature

D.D.P. apporte un témoignage des plus alarmant et affirme l’importance d’être présent ici à cet appel des appels. Il souligne combien il est important de rester mobilisé.

Le recul obtenu sur le fichier Edwige n’auraient pas eu lieu si différents secteurs ne s’étaient mobilisés ensemble. Il y a état d’urgence pour les citoyens de se réapproprier les libertés publiques. Pour contrer ses atteintes, nombre de magistrats choisissent de s’inscrire dans la mobilisation collective avec les autres acteurs.

Il nous rappelle le rôle du juge : gardien des libertés individuelles, il protège le citoyen contre l’arbitraire or nous assistons à une attaque de l’indépendance de la magistrature. Les tentatives de domestication ne sont pas nouvelles mais la pression exercée est sans précédent. Nous assistons à une concentration des pouvoirs aux mains d’un seul avec le prétexte fallacieux de renforcer les droits de la défense !

Cahier de charges

-réforme de la carte judiciaire : suppression de 200 tribunaux d’instance alors que constituaient une justice de proximité. Il s’agit sciemment d’éloigner le Service Public du citoyen

-pressions sur les juges des enfants : remise à l’ordre, déplacements par le Garde des Sceaux

-suppression des juges d’instruction

-paupérisation de la justice avec baisse des fonctionnaires et des magistrats avec pour corolaire le rendement et la pression statistique.

Le pouvoir n’a de cesse de baisser le pouvoir social.

-empilement des textes répressifs, augmentation des textes régressifs

-instrumentalisation de la justice pour frapper plus fort

Tendance à vouloir résoudre les problèmes de la société en mettant à l’écart

-rétention de sureté : autorise l’enfermement à vie sur le simple diagnostic de dangerosité, emprisonnement sur non plus ce que l’on fait mais sur ce que l’on est susceptible de faire ( j'ai complété...s'agit d'une mesure visant pour toute personne ayant été condamné à une peine de prison, cela n'en reste pas moins abusif)

-Généralisation de poursuites contre les militants pour refus de prélèvement d’empreintes ADN

Disproportion de l’affaire Tarnac

Il s’agit de « créer une bonne insécurité » prétexte un procureur local !

Serge PORTELLI, magistrat, Vice président du tribunal de grande instance de Paris, Membre du Syndicat de la Magistrature

« Une pathologie s’installe : l’Etat limite ! »

Ce règne, cette idéologie nous pousse jusqu’à l’extrême limite de ce que l’Etat de Droit peut tolérer. Nous sommes à l’extrême limite de la démocratie ».

Les réformes révélatrices

-faire juger les fous ! Cette réforme reçoit l’opposition des juges car révélatrice de cette difficulté à cerner la limite. Violer ce principe fondamental qu’on ne peut pas juger quelqu’un qui n’a pas tout son sens, on essaye de l’abolir.

« On nous demande d’aller au-delà des limites de ce qu’est l’Etat de Droit

-article 9 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui fonde la présomption d’innocence or trop de garde à vue dont la fin serait aussi d’aligner des statistiques en fin d’année. Dépassement décomplexé de cette violence légitime, nécessaire de l’Etat

177 000 garde à vue

35 000 garde à vue de plus chaque année

64 000 détenus en France, une augmentation sans précédent

25 000 à 30 000 reconduites à la frontière dont on se vante

-de plus en plus de malades mentaux incarcérés : imposé aux hommes de la justice et de la santé

- N.Sarkozy a prononcé un discours devant la Cour de Cassation alors que cela  ne s’est jamais fait auparavant (la stratégie du choc, du paraître, de la déstabilisation, de la toute puissance)  et a dit aux magistrats « je vous donne la loi… », certains ont applaudi à la fin de son intervention, d’autres non et ont rétorqué à N.Sarkozy la création des Etats Généraux du droit. Ils se tiendront le 21 mars.

 

     Qu’est-ce qui ne va pas dans la prévention et le travail  

   médico-social ?

Marie-Laure CADART, Médecin, Anthropologue

M.L. CADART dénonce l’utilisation de méthodes dites de prévention contraires à l’éthique et encourage à l’utilisation  d’autres possibles.

Se réfère à la pétition « Zéro de conduite »

Cahier des charges

-refus des médecins en PMI d’établir des examens médicaux sur des enfants de 3 ans en vue de recenser les risques de délinquance future ! Non au bébé pré délinquant !

-cortège d’évaluations calquées sur le monde de l’entreprise avec pour but la désignation de population à risque

-entretien des couples lors de grossesse, entretien systématisé aux allures d’instrument de contrôle social

-des crèches clés en main

     Christine BELLASCABANE, Pédiatre, anthropologue, Vice-Présidente du SNPMI

Se réfère à l’action « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans »

« La prévention médico sociale, idéal sacrifié sur l’autel du tout sécuritaire. Le focus est mis sur la protection de l’enfance. La maltraitance prend le pas sur l’accompagnement ». Le dispositif d’écoute est dégradé. Les fondamentaux de l’accompagnement social sont mis à mal. « On a parlé de chagrin, je rajoute, on tombe dans la pitié, l’Etat de Droit ne fait plus son travail ».

Cahier des charges

-destruction des réseaux d’aide

- L’heure est plus à la stigmatisation, à l’évaluation plus qu’à l’évolution rendue possible par un dispositif d’écoute durable et spécialisé (ex. de stigmatisation avec le passage obligé par la maison du handicap)

-imposture de l’intégration des enfants handicapés : sont mis en poste pour les accompagner des auxiliaires de vie peu ou pas formé et souvent virtuels !

-vaccins uniquement possibles pour les parents en possession d’une mutuelle

 

 

 

      Laurence CROIX, Maître de Conférences à l’université Paris X, membre active RESF Paris

« La dictature en France fait sa place doucement… »

Cahier des charges

-          300 enfants dès la naissance mis en prison

-          80 personnes par jour reconduites à la frontière

-          désignation des sans papiers comme des terroristes ou des anarchiste

 

Laurent MUCHIELLI, Directeur de recherches au CNRS (Sociologie)

« Ce qui nous réunit, une colère face à une idéologie sécuritaire :on nous présente le monde fait de menaces et de désordres. Créer la peur. Identifier et faire taire. Nous assistons à une VIGIPIRATISATION DE LA SOCIETE, UNE SOCIETE POLICIERE.

 

Qu’est-ce qui ne va pas dans l’Education ?

Philippe MEIRIEU, Professeur de Sciences de l’Education à Lyon 2

 L’institution scolaire devient une usine à gaz. Nous devons refuser ce terme de réforme, elles nous sont imposées. Logique libérale mise en avant en ayant sciemment provoqué la dégradation des conditions d’enseignement, une casse pensée, voulue pour montrer que l’école publique ne marchait pas, qu’il faut la réformer. P.MEIRIEU dénoncera ce libéralisme de technocratique sécuritaire :exercer un contrôle pour faciliter l’achat dans les supermarchés !

L’heure est à considérer l’intérêt commun au-dessus de notre intérêt individuel. Reprenons l’idée du Conseil National de la Résistance

      Alain REFALO, Professeur des écoles

     Sous les feux de l’actualité : a refusé de participer au démantèlement de l' Education Nationale ( se         déclarer gréviste 48h avant sous forme écrite, en utilisant le formulaire type de l’ inspection ou par fax)comme le prévoit une nouvelle circulaire...)

Acte suivi de sanction : 2 jours de salaire lui ont été retenu.

Mise au pas de l’éducation française au système anglais: logique de l’évaluation au détriment du plaisir d’apprendre.

Cahier des charges

-          suppression du samedi matin :réorganisation brutale sans concertation

-          logique de compétition et non de coopération

-          suppression de la carte scolaire : une école à deux vitesses

-          installation des EPEP, regroupement de 15 classes sous tutelle des communes et collectivités

-          remise en cause de la recherche pédagogique

-          disparition des formations avec suppression des IUFM

-          recrutement des nouveaux enseignants à bac+5

       La résistance pédagogique devient désobéissance civile.

 

 

      Zarha BOUDJEMA , sur la question de l'Education populaire

-          lancement pour les enfants de moins de trois ans d’une émission de télé par le CSA !

 

   Qu’est – ce qui ne va pas dans la recherche  et à  

  l’université ?

Isabelle This Saint Jean, Professeur à l’Université Paris 13 et Présidente de Sauvons

 La Recherche

L’attaque des institutions est radicale. Elle parle de « valse à 4 temps »

-     la stratégie du déclin et de la peur

-     la stratégie de saucissonnage et d’enfumage : couper en tranches les réformes, atteindre les gens par petits secteurs, nous isolant les uns les autres

-     le service après-vente : l’omniprésence médiatique

-     la menace : discours du 22 janvier de N.Sarkozy « les chercheurs sont dans les labos parce qu’il y fait chaud et qu’il y a de la lumière… »

Nous devons mettre en place des modalités de réaction

Alain ABELHAUSER, Professeur à l’Université de Rennes, Psychanalyste

L’université est sur le point de passer à l’ère de la culture à celle du résultat (technocratie).

      Jouer la carte de la désobéissance civile et de l’inservitude civile.

-          Dégradation du niveau de considération des publications des enseignants chercheurs : l’AERES établit une liste de revues en s’étendant sur des critères

-          Publier vite et sale

Vincent ESTELLON, MCU Université de Paris 5

Dénonce le décret Pécresse sur les enseignants chercheurs.

 

   Qu’est – ce qui ne va pas à l’hôpital ?

Marie-José Del Volgo, MCU-PH et Directeur de recherche à l’université d’Aix-Marseille

Les publications ne sont pas lues, elles sont comptées. L’hôpital perd son sens de l’hospitalité pour tous.

Les patients sont des clients !

Didier Dreyfus, Professeur de Réanimation Médicale, Chef de Service, Université Paris-Diderot

Voir article « traitement de choc pour tuer l’hôpital » M.GRIMALDI

Les professionnels sur le terrain ressentent les effets d’une peur organisée, comme un echo à la collaboration.

Cahier des charges

-          l’hôpital chronicise la maladie

-          faire du chiffre

-          au lieu de mourir dans 1 an ou 2, faire courir sur 10 ans

 

      Claude EGULLiON, Gynécologue-Obstétricienne, Médecin coordinateur-Présidente de la CME Maternité des   Bluets-Hôpital P Rouquès

-          nombre d’accouchement en maternité passé de 1500 à 2800 sans augmentation de personnel

 

 Qu’est-ce qui ne va pas dans le soin psychique et la santé mentale ?

Laurent LE VAGUERESE, Psychiatre, psychanalyste responsable du site oedipe.org

La protection de l’intime et la liberté de la presse sont les fondements essentiels de la démocratie.

Une véritable approche de l’enfant a pu être mise en place avec 307 CMMP en France et

      2000 enfants suivis avec possibilité pour tous les enfants de consulter librement.

      Cette approche est remise en

      cause.

      Franck CHAUMONT, Psychanalyste

    « Une société se juge à la place qu’elle fait à la folie », sur la base de comment elle juge le non humain.

      Nous assistons à une casse de l’hôpital psychiatrique et entrons dans l’ère de l’hôpital entreprise

-          800 postes vacants en psychiatrie, non pourvus

-          police de la pensée : empêcher à l’avance une pensée criminelle, anti-sociale

-          priver des gens de leur liberté pour des choses qu’ils seraient susceptibles de faire.

Pour N.Sarkozy, toute pensée folle serait, pourrait être une pensée criminelle.

Les psychiatres entrent en désobéissance.

Comment vivons nous avec l’inhumain que nous avons tous en nous, c’est ça la question. C’est une question de civilisation. « Nous sommes tous des schizophrènes dangereux ». La traiter par tant de sécuritaire c’est porter atteinte à notre dignité d’être humain.

 

Notes prises par Nathalie PLET

       Etudiante L3 SHC Paris 7

07/02/2009
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