Chaque visage est le Sinaï d'où procède la voix qui interdit le meurtre - Lévinas

Article 52 suite : dans la presse Loi sur les psychothérapeutes

Les réactions dans la presse.... à propos du débat et de la loi sur le statut de psychothérapeute

 

La concertation autour du statut de psychothérapeute est engagée

Le ministère de la santé relance le projet de réglementation de l'usage du titre de psychothérapeute. La direction générale de la santé a réuni, mardi 10 janvier, une vingtaine d'associations représentant des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes et des psychothérapeutes pour leur soumettre un avant-projet de décret d'application de l'article 52 de la loi du 13 août 2004.


Deux ans après le début de la polémique qui avait suivi l'amendement Accoyer, le ministère propose de soumettre tout professionnel souhaitant user du titre de psychothérapeute à l'obligation d'obtenir un nouveau master de psychopathologie clinique, qui devra respecter la "diversité" des écoles de pensée. Cet axe de travail, qui suscite des réserves parmi les professionnels, sera soumis à concertation jusqu'au 21 février, date d'une nouvelle rencontre entre la direction générale de la santé et les organisations professionnelles concernées.
L'amendement Accoyer, du nom de l'actuel président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, visait à réglementer l'usage du titre de psychothérapeute, au motif que cette pratique, actuellement utilisée par des milliers de professionnels selon des approches cliniques très différentes, ouvrirait la voie au charlatanisme. Après des mois d'âpres discussions entre opposants et partisans d'une réglementation, défenseurs de la spécificité de la psychanalyse et militants de l'évaluation scientifique dans le domaine de la santé mentale, le Parlement avait adopté une version finale de l'amendement. Un registre national des psychothérapeutes, dans lequel sont inscrits "de droit" médecins, psychologues et psychanalystes, était créé. Le texte précisait aussi qu'une formation minimale en psychopathologie clinique serait requise pour se prévaloir du titre de psychothérapeute.
Faisant une interprétation stricte du texte de loi, le ministère de la santé a décidé, dans son avant-projet de décret, que tous les professionnels souhaitant se prévaloir du titre de psychothérapeute devront se soumettre à cette formation, y compris les psychanalystes, qui pensaient pouvoir en être exemptés. Surtout, le ministère définit les grandes lignes du cahier des charges de ce nouveau diplôme, de niveau master. Cette formation viserait notamment à permettre aux futurs psychothérapeutes d'acquérir "une connaissance de la diversité des théories se rapportant à la psychopathologie et une connaissance des quatre principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative)".

"DÉVALORISATION DU TITRE"

Dans le contexte de guerre ouverte que se livre, depuis quelques mois, psychanalystes et thérapeutes cognitivo-comportementalistes, cette formulation a fait bondir des participants à la concertation. Président du Séminaire inter-universitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (Siueerpp), Roland Gori estime que "les pouvoirs publics prennent parti dans un débat épistémologique". "Alors que la psychanalyse a toujours constitué la référence de base des études de psychopathologie clinique, il s'agit, aujourd'hui, de la disqualifier au profit de l'instauration d'une psychothérapie d'Etat", s'insurge l'universitaire.
Bien que le ministère de la santé s'en défende, des organisations estiment que le projet revient à créer un nouveau corps de professionnels de la santé mentale. "Vu la pénurie annoncée de psychiatres, on va assister à un transfert de compétences vers ce nouveau diplôme, et on aboutira à une dévalorisation du titre de psychothérapeute, avec des praticiens peu ou mal formés", fait valoir Lilia Mahjoub, représentante de l'Ecole de la cause freudienne (ECF). "Cela revient à créer officiellement la profession de psychothérapeute, mais pas sur les bases que nous avons souhaitées, explique Michel Meignant, de la Fédération française de psychothérapie. Ces nouveaux praticiens n'auront pas même fait d'analyse personnelle, ce qui constitue pour nous la garantie minimale pour le patient pris en charge."

Cécile Prieur




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Le Monde

daté du 12 janvier 2006

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Nouvelle bataille contre l'Etat pour la planète psy



Hier, la loi sur l'usage du titre de psychothérapeute ne faisait pas l'unanimité.
Par Eric FAVEREAU?mercredi 11 janvier 2006
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Et c'est reparti. Les uns contre les autres, certains analystes contre certains psychothérapeutes, freudiens contre lacaniens, partisans des thérapies comportementales cognitives (TCC) contre psys relationnelles. Hier, pour la première fois de leur histoire, le ministère de la Santé a pourtant réuni toutes les composantes de la planète psy en France ­ soit près d'une cinquantaine de personnes ­, venues pour recevoir une première version des décrets très attendus de la loi, votée en 2005, qui entendait réglementer l'usage du titre de psychothérapeute. La réunion s'est tenue sous la présidence d'un responsable de la Direction générale de la santé. Le ministre, Xavier Bertrand, était absent, se souvenant peut-être des très méchantes polémiques qui ont entouré ce qu'on a appelé l'amendement Accoyer puis Mattei. Résultat ? C'est le brouillard qui prévaut, avec quelques gros orages en perspective.
Attestation. De fait, dans cette affaire, seul le point de départ a le mérite de la clarté. Qui peut se vanter du titre de psychothérapeute ? Des psys loufoques adorant le système lunaire ? Ou seulement des professionnels patentés, médecins, psychiatres ou psychologues cliniciens de préférence ? Mais quid des analystes qui ont suivi une formation originale, avec ses propres règles ? Que faire aussi de ceux, de plus en plus nombreux, qui ont une formation mélangée ? Telles étaient les questions initiales, très vite submergées par des querelles intimes, mais aussi par une interrogation de fond : est-ce à l'Etat de fixer les règles et de s'immiscer dans les mystères de la relation psychothérapeutique ?
Votée après moult péripéties, la loi a d'abord fixé un cadre : «L'usage du titre de psychothérapeute sera réservé aux professionnels inscrits sur un registre national des psychothérapeutes, géré à un niveau départemental. Cette inscription sera conditionnée au suivi d'une formation pratique et théorique en psychopathologie clinique.» Mais «les médecins et les psychologues, tout comme les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations, pourront figurer de droit dans ce registre». Les décrets d'applications allaient le préciser. Or ils se révèlent plus contraignants. Certes, ils insistent sur le fait que «l'usage du titre de psychothérapeute nécessite une démarche volontaire».
Uniformité. En somme, les analystes, qui ne veulent pas de ce titre, peuvent continuer à exercer comme bon leur semble. Mais pour ceux qui le souhaitent, c'est différent. Le décret oblige toute personne qui revendique le titre de psychothérapeute à «une attestation de certification en psychopathologie clinique». Cela renvoie à une formation de niveau mastère, validée par l'université. Cette formation en psychopathologie clinique vise à acquérir entre autres «une connaissance du fonctionnement psychique», et ajoute que «la personne doit avoir une connaissance des quatre approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative)».
«Une formulation inquiétante», réagit Roland Gori, professeur à l'université d'Aix-Marseille 1 et président du Séminaire interuniversitaire européen de recherche et d'enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie, «c'est une psychologie d'Etat que l'on est en train de définir.» Philippe Grauer, président d'un syndicat de psychothérapeutes, assez proche des analystes poursuit : «On est en train de fabriquer des sous-officiers de santé mentale pour remplacer des psychiatres qui disparaissent.» «Sur le plan intellectuel, c'est choquant, surenchérit l'historienne de la psychanalyse Elizabeth Roudinesco. C'est l'Etat qui définit quatre courants, qu'il dit validés scientifiquement. Cela ne veut rien dire, la psychanalyse ne s'est jamais définie comme une science. On est toujours dans la même dérive d'un Etat qui veut écrire la science, quand ce n'est pas l'histoire. Et on met le tout dans un seul moule : l'université.»
D'autres, au contraire, s'en félicitent, comme Bruno Dal Palu qui préside Psy en mouvement : «Tout le monde est mis à la même enseigne.» Certains lacaniens comme ceux d'Espace analytique se disent intéressés. Les freudiens pur sucre ne sont pas opposés, tout entiers dans leur guerre contre Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan, qui, lui, s'interroge : «Il y a un risque d'une réorganisation plate.»
Au ministère de la Santé, on insiste : «La séance n'est pas finie. Ces décrets sont en concertation. Nous aurons une autre réunion pour analyser les propositions des uns et des autres».



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Libération







Les professionnels de la psyché redoutent l'émergence d'"une psychothérapie d'Etat"






Deux ans après le début de la polémique sur l'amendement Accoyer, le projet de réglementation de l'usage du titre de psychothérapeute suscite une colère croissante chez les professionnels de la psyché. Motions adoptées par les enseignants de Faculté, pétitions qui circulent parmi les étudiants en psychologie, courriers de protestations adressés par dizaines au ministère de la santé, le petit monde de la psy s'oppose, presque unanime, à un avant-projet de décret qui doit faire l'objet d'une dernière réunion de concertation, mardi 21 février.

Pour les professionnels concernés, psychiatres, psychologues et psychothérapeutes, ce texte excéderait largement le cadre posé par l'article 52 de la loi du 9 août 2004 : ils estiment que le gouvernement s'est saisi de l'occasion pour créer une nouvelle profession paramédicale, concurrente des pratiques existantes, que d'aucuns qualifient déjà de "psychothérapie d'Etat".
Depuis la présentation par la direction générale de la santé (DGS), le 10 janvier, de l'avant-projet de décret, qui prévoit la création d'un diplôme de type master pour utiliser le titre de psychothérapeute (Le Monde du 12 janvier), la contestation n'a fait qu'enfler. Les étudiants en psychologie à Paris-VII, Nantes, Rennes, Toulouse, les professeurs de Strasbourg et Poitiers font circuler des pétitions et des motions. Les enseignants de psychopathologie, réunis dans le séminaire interuniversitaire européen d'enseignement et de recherche en psychopathologie et psychanalyse (Siuerpp) ont fait part de leur profond désaccord. La quasi-totalité des associations psychanalytiques conviées à la concertation par la DGS sont sur la même ligne, ainsi que le Syndicat national des psychiatres privés (SNPP) et le Syndicat national des psychologues (SNP). Seules les associations représentant le courant cognitivo-comportementaliste se sont déclarées satisfaites des orientations du ministère de la santé.
La disposition qui concentre le plus de critiques est sans conteste l'article 8 de l'avant-projet de décret. Alors que la loi du 9 août 2004 se bornait à affirmer que le titre de psychothérapeute ne pourra être utilisé qu'après "une formation en psychopathologie clinique", l'avant-projet définit le contenu de cette formation, qui devra respecter "une connaissance des quatre principales approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative)".

"OFFICIER DE SANTÉ MENTALE"

Pour les professionnels, très divisés entre courant psychanalytique et partisans des thérapies brèves comportementales, d'inspiration anglo-saxonne, le ministère s'immisce dans une querelle épistémologique, qui ne devrait pas sortir du débat interne à la communauté scientifique. "Ce décret relève d'un excès d'interprétation par rapport à la loi, dans la mesure où il définit le contenu des psychothérapies, c'est inacceptable", estime Jacques Sédat, qui représente une dizaine d'associations psychanalytiques, réunies dans le Groupe de contact. "Il n'y a que dans les régimes totalitaires que l'Etat définit ce qu'est la science", s'insurge Philippe Grosbois, du SNP.
Les opposants au projet estiment par ailleurs que le texte du ministère, loin d'offrir des garanties de meilleure prise en charge au public, ce qui était l'objet initial de la loi, aboutit à affaiblir la formation des personnes pratiquant la psychothérapie. "Une psychothérapie ne se conduit pas à partir d'un savoir universitaire mais à partir de la résolution de sa propre équation personnelle, en analyse, explique Jean-François Cottes, psychologue et représentant de l'InterCoPsychos. Sinon, on expose le patient à ce que celle-ci interfère dans la relation."
Enfin, bien que le ministère de la santé s'en défende, l'ensemble des professionnels craignent de voir émerger, avec la création de ce master, une nouvelle profession, sorte d'"officier de la santé mentale" qui viendrait pallier la pénurie annoncée de psychiatres.
Les plus directement menacés par cette perspective sont les psychologues, dont bon nombre pratiquent la psychothérapie, en choisissant librement leur orientation. "Il est probable que le nouveau titre de psychothérapeute sera requis pour exercer dans les institutions de soin, estime Alain Vanier, professeur de psychopathologie à Paris-VII et membre de l'association Espace analytique. Pour les étudiants en psychologie, l'avenir de leur diplôme et leurs débouchés professionnels ne seront plus assurés." "Les facultés forment 3 000 psychologues par an, beaucoup sont confrontés au chômage, et le gouvernement voudrait créer une profession nouvelle ? s'indigne Michèle Clément, secrétaire générale du SNP. Contrairement à notre profession, qui n'est pas paramédicale, il est à craindre que ces futurs psychothérapeutes soient directement placés sous la tutelle des médecins."
Contacté par Le Monde, le ministère de la santé a précisé réserver ses commentaires pour la réunion du 21 février.

Cécile Prieur


LÉGISLATION
L'article 52 de la loi du 9 août 2004 dispose que l'usage du titre de psychothérapeute est réservé aux professionnels inscrits sur un registre national. Cette inscription est de droit pour les médecins, les psychologues et les psychanalystes régulièrement enregistrés dans les annuaires de leurs associations. Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités et les conditions de formation théorique et pratique en psychopathologie clinique des personnes visées.
CHIFFRES
Plusieurs professionnels pratiquent la psychothérapie à titres divers. Les psychologues sont 40 000, dont 70 % sont psychologues cliniciens, les psychiatres, 8 000, les psychanalystes, 6 000, et les psychothérapeutes, praticiens non médicaux venus d'horizons divers, 5 000.



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Le Monde du 19 février 2006





Société
La planète psy en guerre contre «la psychothérapie d'Etat»?Toujours pas d'entente entre le ministère de la Santé et les praticiens.



Par Eric FAVEREAU?mercredi 22 février 2006
?Et ils sont revenus, hier, au ministère de la Santé, tous membres d'une association de psychanalystes, de psychiatres, de psychologues ou de psychothérapeutes. Ils y ont passé la matinée pour une dernière réunion dite de concertation avec un responsable de la direction générale de la santé. Objectif : faire le point sur la rédaction des décrets très attendus de la loi, votée en 2005, qui entendait réglementer l'usage du titre de psychothérapeute.
Déception. A la différence de la première rencontre qui s'était tenue le 10 janvier, la plupart des membres de la planète psy sont ressortis cette fois-là, sinon furieux, du moins déçus. Un universitaire : «On se moque de nous.» Un psychothérapeute : «Je n'y comprends plus rien.» Un analyste freudien : «On nous propose le système soviétique.» Seul le responsable du ministère s'est montré optimiste : «Nous avons bien discuté, maintenant le dossier est dans les mains du ministre.»
Mais quel dossier ? Difficile de se repérer dans cet énième épisode d'une affaire qui avait commencé avec l'amendement Accoyer, à l'automne 2004. Le point de départ avait, lui, le mérite de la clarté. Il s'agissait de définir qui peut se vanter du titre de psychothérapeute. Et comment éviter les charlatans.
Après moult péripéties, une loi a été votée en 2005, fixant un cadre : «L'usage du titre de psychothérapeute sera réservé aux professionnels inscrits sur un registre national des psychothérapeutes, géré à un niveau départemental. Cette inscription sera conditionnée au suivi d'une formation pratique et théorique en psychopathologie clinique.» Restait alors la question délicate des décrets d'application.
Grosso modo, pour avoir le droit de se servir du titre de psychothérapeute, il faut avoir eu une formation de psychopathologie clinique, d'un niveau de master, ce qui est en somme la formation du psychologue clinicien d'aujourd'hui. «Mais alors, quelle différence entre psychopathologue et psychothérapeute», s'interroge Roland Gori, professeur à l'université d'Aix Marseille-1 et président du Séminaire interuniversitaire européen de recherche et d'enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie. «Cela rime à quoi ? Au final, la loi laisse faire un quelque chose dont on ne définit pas ce que c'est, et on confond master en psychopathologie, et psychothérapeute.»
Bruno Dal-Pal, président de Psys en mouvement ­ une fédération de psychothérapeutes ­, est lui aussi en colère. Mais pour une autre raison : «Un amendement au décret affirme que la seule formation possible est universitaire. C'est encore exclure nos centres de formation.»
Second point, encore plus polémique celui-là. L'article 8 du décret d'application note que «cette formation en psychopathologie clinique vise à acquérir entre autres une connaissance du fonctionnement psychique», et ajoute que «la personne doit avoir une connaissance des quatre approches de psychothérapie validées scientifiquement (analytique, systémique, cognitivo-comportementaliste, intégrative)».
Une rédaction qui a eu pour conséquence de faire réagir d'une même voix la totalité du milieu psychanalytique, pourtant historiquement archidivisé. «On cherche à définir et à imposer une psychothérapie d'Etat», explique très fermement Gérard Bayle, président de la très freudienne Société psychanalytique de Paris. «Un décret qui définit des savoirs et va jusqu'à définir lesquels ! C'est insensé, il n'y a que les Soviétiques qui ont fait cela. Toutes les associations analytiques ont demandé le retrait de ce texte.» «Formulation inquiétante», poursuit Roland Gori. Seuls les psychothérapeutes proches des thérapies cognito-comportementalistes sont plutôt satisfaits de voir les fameuses TCC rentrer dans le cadre de l'enseignement obligé.
Décision. En tout cas, la «concertation» est finie. La Direction générale de la Santé va transmettre le dossier au ministre, Xavier Bertrand. Celui-ci, qui n'a jamais été présent lors de cette phase de rencontre, va être obligé de trancher. Avant de transmettre ces décrets en Conseil d'Etat. À moins qu'il prenne son temps...



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Libération

du 22 février 2006



Pas de vagues chez les soigneurs de l'âme



?Satisfecit sur l'avant-projet de décret de réglementation des professions de psychothérapie.
Par Eric FAVEREAU?samedi 08 avril 2006
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Est-ce la fin de la polémique qui dure depuis plus de trois ans autour de ce que l'on a appelé au départ l'amendement Accoyer ? En dépit du nom de son auteur, il ne s'agit pas du CPE, mais de psychothérapie. Le patron des députés UMP, chargé de déminer la crise du CPE, avait déposé une proposition de loi qui, sous prétexte de faire la chasse aux escrocs de l'âme, avait eu l'étrange idée de vouloir faire passer les psychanalystes sous la coupe de l'Etat, en les obligeant à se faire inscrire sous un registre. Refus, pétitions, puis nouvelle rédaction du projet et vote d'un texte en 2005: «L'usage du titre de psychothérapeute sera réservé aux professionnels inscrits sur un registre national. Cette inscription sera conditionnée au suivi d'une formation pratique et théorique en psychopathologie clinique.» Restait la question délicate des décrets d'application.
Réunion. Vendredi, pour la première fois, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a réuni la quasi-totalité des associations (psychanalystes, psychiatres, psychothérapeutes, mais aussi psychologues). Et cela s'est plutôt bien passé. «Quand on avait discuté avec la direction de la Santé, tout paraissait bloqué. Indéniablement, le ministre nous a écoutés», a expliqué Roland Gori, président du Séminaire interuniversitaire européen de recherche et d'enseignement de la psychanalyse et de la psychopathologie. Sur des points importants, l'avant-projet de décret ­ que Libération s'est procuré ­ apparaît sous une forme plus consensuelle. Il est rappelé que «l'usage du titre de psychothérapeute nécessite une démarche volontaire des professionnels». Et que «le professionnel doit s'inscrire sur une liste départementale». Le décret précise que les médecins, les psychologues et tous ceux qui sont inscrits «à un annuaire d'association de psychanalystes» peuvent user de ce titre. Une automaticité qui ne pourra que satisfaire le milieu analytique.
Formation. Quant aux autres, ils devront justifier d'une «formation théorique d'au moins cent cinquante heures». Dans le cahier des charges de la formation, il y a «une connaissance des principales approches utilisées en psychothérapie», sans préciser lesquelles. «Le ministre a fait des concessions, mais je reste inquiet que la formation ne relève pas exclusivement de l'université», s'interroge Roland Gori. Pour Bruno Dal Puy, qui dirige une fédération de psychothérapie, il n'y a que des raisons d'être satisfait : «Les psychothérapeutes et les psychanalystes en exercice ne pouvaient rêver mieux.»



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Libération

du 8 avril 2006





Article 52: l'avant projet en question

Le verbatim de Philippe Grauer et les participants Janvier 2006

Verbatim de Philippe Grauer du 21 février 2006

Éléments d'un débat janvier 2004

Chasse aux sorcière.. ? Jack Ralite et Jean-Pierre Sueur

Article 52 Novembre 2005 publication des décrets

Article 52 réactions dans la presse janvier 2006

Article 52 L'avant-projet gouvernemental janvier 2006

Archives, etc... 2006

Winnicott et la thérapie comportemental

Thérapie comportementale et psychanalyse, une réflexion de Didier Kuntz

Inserm et psychothérapie: un rapport d'évaluation

La question de l'analyse laïque Hassen Chedri

Réglementer l'impossible Cartel des Constituants de l'analyse freudienne

Pour une front du refus René Major and ... 1 + 1 + 1 +

Manifeste pour la psychanalyse 1 + 1 + 1 +

Subjectivités 2005

Subjectivités 2004

11/01/2006
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