Claude Lévi-Strauss et la pensée freudienne

L’anthropologie de Claude Lévi-Strauss et la pensée freudienne d'aujourd'hui


Colloque

15 et 16 octobre 2005

Grand amphithéâtre de la CMME (Hôpital Sainte-Anne)

100, rue de la Santé - 75014 Paris

- Avec la participation de la Maison des Sciences de l’Homme -

Présentation

Notre propos est d’instaurer à nouveau un échange interrompu. L’émergence, il y a un demi-siècle, de l’anthropologie structurale fut un moment fécond, contribuant à ce que la psychanalyse se range du côté des Lumières. Un esprit naguère polémique, aujourd’hui hors de propos, ne devrait pas avoir l’effet durable de faire obstacle à la collaboration d’efforts soutenus par une commune exigence de raison.

 

Critiques et influences

 

Claude Lévi-Strauss critique Freud en anthropologue à propos du totémisme et en philosophe à propos de l’inconscient. Son interprétation des mythes récuse l’octroi d’un privilège interprétatif au sexuel, pour lui, un code parmi d‘autres. Ce sont plutôt les concepts novateurs de son oeuvre qui, adoptés par Lacan, sont audibles par la psychanalyse. L’extension de la fonction symbolique au fonctionnement de l’inconscient façonne, de la sorte, à la fin des années cinquante du vingtième siècle, une psychanalyse structurale. Elle constitue de fait un début de réponse à ces critiques, en même temps qu’elle permet à la psychanalyse de se formuler à distance de la psychologie du moi, des philosophies de la conscience et de l’herméneutique.

 

Des voies séparées et des recoupements

 

Depuis la fin des années cinquante, l’analyse de la fonction mytho-poétique ouvre à l’anthropologie l’ampleur de son champ. En conséquence et d’un même geste, elle opère, dans un commun mouvement avec l’oeuvre de Jakobson, un réexamen des antinomies saussuriennes qui fondaient la raison structurale. Or, simultanément, Lacan s’emploie à introduire, dans ce qui s’appelle chez lui « champ de signifiant », un sujet de l’inconscient qui, à première vue, n’est pas plus freudien qu’il ne relève du structuralisme. Le réexamen de la notion de structure, en parallèle avec la critique logicienne de la théorie des ensembles, le conduit à contester le primat du symbolique, sinon dans la névrose du moins dans la théorie. Il en viendra à une critique du concept du langage selon la linguistique et à son terme de « lalangue ». Que le mouvement indépendant de ces deux grandes pensées les conduise aux mêmes rectifications des fondements saussuriens est d’un haut intérêt et, ajoutons- le, d’un grand avenir. Dès lors, leur proximité commune avec les enseignements de Jakobson, dans les années soixante et soixante-dix, est à souligner et à approfondir dans la direction d’un franchissement des dualismes structuraux.

 

La dimension traumatique

 

Le trauma et la complexité de sa logique sont une des premières découvertes freudiennes. Claude Lévi-Strauss s’en est saisi au point d’en faire un paradigme dans l’énoncé de sa formule canonique du mythe. Les psychanalystes sont astreints à quelque clarté en la matière ; d’autant que Freud et Lacan ne cessent de préciser ce qu’il en est, pour un sujet, du statut et de l’efficace du refoulement originaire. La question de la sexualité, comme non-rapport sexuel selon Lacan, qui était au départ, est reprise à partir de là. Enfin, risquons un dernier point de vue. Avec Saudades do Brasil, Claude Lévi-Strauss revient sur sa rencontre des indiens au Mato Grosso. Une réévaluation du structural, c’est-à-dire de l’efforcement symbolique à établir un ordre de la culture, ou de l’humain, s’y laisse apercevoir. Les sociétés anciennes rencontrées par l’ethnologue sont sans doute des sociétés post-génocidaires. Jamais, la critique de l’illusion archaïque, réitérée par Claude Lévi-Strauss depuis ses premiers travaux, n’avait atteint ce degré de radicalité dans l’ordre éthique et politique. Telles sont certaines des connexions qui nous incitent à la rencontre. La présence en notre temps de Claude Lévi-Strauss a la valeur d’un encouragement à aller à l’essentiel qui nous rapproche, et à poursuivre le travail dans la clarté.

 

COMITE SCIENTIFIQUE COMITE D’ORGANISATION

Alfred Adler

Marion Abélès

Claude Dumézil

Marcel Drach

Patrice Maniglier

Marie Mauzé

Jean-Jacques Moscovitz

Charles-Henry Pradelles de Latour

Richard Rechtman

Bernard Toboul

Moustapha Safouan

Alain-Didier Weil

Pour toutes informations :

Tél. : 01 43 36 64 89

e-mail : coll.lsf@voila.fr

Couverture : peinture faciale caduveo - Tristes Tropiques

Programme

SAMEDI 15 OCTOBRE - matin

9h30 - 10h Accueil des participants

1 - LÉVI-STRAUSS ET LA RAISON STRUCTURALE DANS LA PSYCHANALYSE

Présidence Michel Izard (anthropologue - Laboratoire d’Anthropologie Sociale du Collège de France)



10h15 - 10h45 La relation de Lacan à la théorie de Lévi-Strauss



Charles-Henry Pradelles de Latour (anthropologue - Laboratoire d’Anthropologie Sociale du Collège de France)



10h45 - 11h15 Lévi-Strauss lecteur de Freud, Lacan lecteur de Lévi-Strauss



Marc Strauss (psychanalyste - Forums du Champ Lacanien)



11h15 - 11h45 Le « dédoublement de la représentation » et l’incorporation du symbolique



Marie Mauzé (anthropologue - Laboratoire d’Anthropologie Sociale du Collège de France) et Marcel Drach (économiste - Paris Dauphine)



11h45 - 12h Pause



12h - 12h30 Discussion : Alfred Adler (anthropologue - EPHE Vè section), Markos Zafiropoulos (psychanalyste - Paris 7 et Espace Analytique)



12h30 - 13h Conclusion : Le primat du symbolique et l’inconscient



Claude Dumézil (psychanalyste - Analyse freudienne)

SAMEDI 15 OCTOBRE - après-midi

2 - LA STRUCTURE, LE SYMBOLIQUE ET LE RÉEL

Présidence Moustapha Safouan (psychanalyste - président de la FEP, membre d’Espace Analytique)



14h30 - 15h Réévaluations de la fonction symbolique



Colette Soler (psychanalyste - Forums du Champ Lacanien)



15h - 15h30 La fonction mytho-poétique



Marcel Drach



15h30 – 16h Sexualité et sexuation dans l’enseignement de Lacan



Claude-Noële Pickmann (psychanalyste - Espace Analytique)



16h - 16h15 Pause



16h15 - 16h45 Discussion : Marie-Christine Lala (linguiste – Paris 3 - Sorbonne Nouvelle),



Boris Wiseman (professeur de littérature - Université de Durham), Olivier Douville (psychanalyste - Paris 10 et Espace Analytique)



16h45 - 17h15 Conclusion : le franchissement des antinomies dans l’anthropologie et la poétique



Marcel Drach

DIMANCHE 16 OCTOBRE - matin

9h30 - 10h Accueil des participants

3 - LA FIN DU DUALISME

Présidence Heinz Wismann (philosophe - EHESS)



10h - 10h30 Symboles ou structures ?



Richard Rechtman (psychiatre et anthropologue - rédacteur en chef de L’évolution psychiatrique)



10h30 - 11h Le sujet et la différence de la psychanalyse



Bernard Toboul (psychanalyste - Espace Analytique)



11h - 11h30 Des trous dans les structures ?



Patrice Maniglier (philosophe - ENS Ulm)



11h30 - 11h45 Pause



11h45 - 12h15 Discussion : Philippe Mengue (philosophe - Collège International de Philosophie), Annie Tardits (psychanalyste - Ecole Sigmund Freud)



12h15 - 12h45 Conclusion : Nature - Culture / Réel - Symbolique



Yves Duroux (philosophe - ENS Cachan)

DIMANCHE 16 OCTOBRE - après-midi

4 - LE TRAUMA

Présidence Jean-Jacques Moscovitz (psychanalyste - Psychanalyse actuelle)



14h30 - 15h Heurs symboliques et malheurs traumatiques : l'étiolement de la fonction paternelle chez les Algonquins du Canada



Jacques Leroux (anthropologue - chercheur invité au Laboratoire d’Anthropologie Sociale du Collège de France)



15h - 15h30 Trauma, défense et répétition



Alain Vanier (psychanalyste - Paris 7 et Espace Analytique)



15h30 - 16h Discussion : Alain Didier-Weil (psychanalyste), Richard Rechtman



16h - 16h30 Conclusion du colloque : L’inconscient et la structure



Bernard Toboul

COLLOQUE

L’ANTHROPOLOGIEDE

CLAUDELéVI-STRAUSSETLAPENSÉE FREUDIENNED’AUJOUD’HUI

15 et 16 octobre 2005

Grand amphithéâtre de la CMME (Hôpital Sainte-Anne)

100, rue de la Santé 75014 - Paris

Fiche d’inscription

A retourner, accompagnée du montant des frais d’inscription (25€ - chèque libellé à l’ordre de Berthe Njanpop) à : Colloque Lévi-Strauss – Freud,  97, rue Monge 75005 - Paris

NOM :   ……………………………………………………………………………………………………………..

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Psychanalyse en mouvement mode d'emploi

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