Chaque visage est le Sinaï d'où procède la voix qui interdit le meurtre - Lévinas

Le corps à la mode ou les images du corps dans la psychanalyse

Le corps à la mode ou

Les images du corps dans la Psychanalyse



7e Colloque de l’A.l.e.p.h.

organisé par :

L’Association Lilloise pour L’Étude de la Psychanalyse et de son Histoire

Le Collège des Psychanalystes de l’A.l.e.p.h.

L’École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textiles — E.n.s.a.i.t.

Roubaix-La Piscine, Musée d’Art et d’Industrie André Diligent

 

11 et 12 mars 2006

Grand Amphithéâtre de l’E.n.s.a.i.t. au 9, rue de l’Ermitage

 

Roubaix

Ouvert à tous - Participation pour les deux journées 45 euros, réduite 20 euros

 

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Renseignements A.l.e.p.h. :

http://www.aleph.asso.fr/

Bulletin d’inscription

 

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Le corps à la mode ou

Les images du corps dans la

 

Psychanalyse

 



Alors que s’effondre l’idée d’une identité du sujet à portée universelle — nationale, politique, familiale ou autre —, nous cherchons désespérément un appui sur quelque chose qui nous appartienne en propre, sans aucune contestation possible. Or, le corps semble répondre à cette exigence contemporaine : habeas corpus. De croire que nous l’avons, nous en venons même à imaginer que nous le sommes : nous sommes cette image que nous renvoie le miroir, flatteuse ou désespérante, jamais indifférente. Nous sommes aussi ces images, pourtant opaques, de l’intérieur de notre corps, qui soutiennent le verdict des médecins et qui nous « disent » si nous allons vivre ou mourir. Ainsi nous identifions nous à diverses images de notre corps.

 

Or, la psychanalyse montre que cette évidence a un fondement clinique : le stade du miroir, inventé par Lacan en 1936. L’enfant encore titubant s’identifie en jubilant à l’image de maîtrise que lui renvoie le miroir et que sa mère — ou quelque autre adulte — reconnaît comme sa personne : « oui, c’est toi ». Mais, devant cette image, l’enfant se sent aussi en défaut parce qu’il ne coïncide pas avec ce qu’on attend de lui, avec les idéaux de ses parents ou de son milieu. D’où la recherche passionnée, sa vie durant, de tout ce qui pourrait « améliorer » cette image et la rendre désirable. Disant ce mot, nous sentons bien qu’un tel « mieux » ne saurait exister en-soi, qu’il est relatif à une société, à une époque, à des modes.

 

  La mode nous offre cette identité singulière, changeante, et en même temps universelle, à laquelle nous aspirons tant. Elle nous fait désirer, elle nous rend — croyons-nous — désirables. Nous sommes des « accros » de la mode : il suffit de voir l’engouement des médias et du public à chaque défilé ou collection.

 

La mode répond en effet à la passion que nous éprouvons pour notre corps. Et pas seulement pour le vêtir ou le maquiller. En effet, cette passion peut devenir sans limites. Nous allons jusqu’à modifier notre corps en fonction des modes : le rajeunir, l’affamer pour être svelte. Parfois, nous ne savons plus nous arrêter : anorexie, boulimie se répandent comme des épidémies dans nos sociétés occidentales gavées où des adolescentes se font vomir systématiquement, comme si c’était naturel. Nous voudrions même parfois changer de sexe parce que nous pensons que l’image de notre corps contredit à notre être sexué le plus intime : si chirurgical et réel que cela paraisse, cela reste cependant avant tout une affaire d’image.

 

De la mode nous voici insensiblement amenés au symptôme, le signe de ce qui ne va pas dans le réel et qui touche toujours au corps, et donc à son image puisque c’est tout ce que nous en appréhendons. Nos symptômes, ces « événements de corps », disait Lacan, s’enracinent donc dans l’imaginaire contemporain. Loin d’être intemporels, ils empruntent leur « enveloppe formelle » à des courants sociaux qui les façonnent, à des modes.

 

  Ce colloque se propose d’explorer, grâce à différents angles d’approche, les liens de la mode, du corps et de ses images, selon les quatre thèmes suivants répartis en quatre demi-journées :

 

La mode et ses incidences sociales sur l’image du corps : pourquoi la mode a-t-elle pris un tel relief ? Est-ce lié à des raisons économiques ? La mode est-elle un nouveau symptôme ? Le signe d’une uniformisation de masse ou d’un désir de singularité ?

L’image du corps dans l’art : comment et pourquoi l’art contemporain décline-t-il cette image à l’infini dans ses installations, performances et nouveaux media ? S’il y a un rapport évident de la mode à l’art, y a-t-il aussi un rapport de l’art à la mode ?

Qu’est-ce qu’avoir un corps ? Quel est le rapport du désir au corps et à son image ? Il existe différentes théories psychanalytiques et philosophiques du corps. Ainsi le narcissisme freudien, les théories lacaniennes du corps –le stade du miroir, le sinthome –, le « corps sans organes » de Deleuze et Guattari, ou le corps de « la construction sociale » qu’il serait intéressant de confronter et d’illustrer cliniquement — ou par la littérature —.

La psychopathologie de l’image du corps : il s’agit d’étudier les avatars contemporains des différents symptômes du rapport du sujet à son image, décrits par la clinique psychanalytique ou psychiatrique, et qui peuvent avoir un rapport à la mode –dysmorphophobies de l’adolescent -e, délires schizophréniques, mais aussi identifications à l’image de l’autre dans le transsexualisme, etc. –

 

Geneviève Morel

 

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Intervenants:

 

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Parveen Adams, Member of the Core Teaching Staff of the London Consortium, freelance writer and art theorist

Nicole Bednarek, psychanalyste, enseignante en sémiologie E.s.m.o.d. Roubaix, E.r.s.e.p. Tourcoing

Sylvie Boudailliez, psychanalyste, Roubaix, présidente de l'A.l.e.p.h.

Lucile Charliac, psychanalyste, Paris

Véronique Goudinoux, maître de conférences en histoire de l’art contemporain à l‘Université Lille 3 - Département arts plastiques

Anouchka Grose Forrester, écrivain, Londres

Franz Kaltenbeck, psychanalyste, Paris, Lille, directeur de « Savoirs et clinique», revue de psychanalyse

Diana Kamienny-Boczkowski, psychiatre, psychanalyste, Paris

Darian Leader, psychanalyste, Londres

Brigitte Lemonnier, psychiatre, psychanalyste, Arras

Corinne Maier, psychanalyste, Paris

Régis Michel, conservateur en chef des Arts graphiques au musée du Louvre, Paris

Geneviève Morel, psychanalyste, Paris, Lille, présidente du Collège de psychanalystes de l'A.l.e.p.h.

Sarah Stern, psychiatre

Jean-Pierre Van Eeckhout, psychanalyste, Gand, Belgique

Diane Watteau, maître de conférences en Arts Plastiques, Montpellier III

Frédéric Yvan, professeur de philosophie, architecte Dplg, enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture et du paysage de Lille

 

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Samedi 11 mars

 

9h45 — Accueil des participants : Vlandan Koncar, directeur adjoint de l’E.n.s.a.i.t.

 

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— Ouverture

10h30-11h30 — Présidente de séance : Geneviève Morel

 

— Lucile Charliac et Brigitte Lemonnier  — Comment devient-on mannequin ?

 

Démarchés le plus souvent dans un lieu public - indice de la démocratisation de la mode - les jeunes mannequins que nous avons interrogés mettent en avant au principe de leur choix cette rencontre fortuite. Nous nous sommes demandé comment et pourquoi un sujet - homme ou femme - pouvait être amené à faire, dans le choix du mannequinat, métier de son image et d’une position consistant à se faire l’objet du regard de l’autre. Ce choix pose la question du rapport du sujet à son corps et à ses images, de ses identifications, de sa position sexuée, de sa jouissance et - que ce soit pour s’en défendre ou la revendiquer - d’une possible féminisation imaginaire.

 

— Sylvie Boudailliez  — De l’addiction au vêtement support de création

 

Nous illustrerons par la clinique comment, pour certaines femmes, l’écart entre l’image que leur renvoie le miroir et celle, réglée sur le désir de l’Autre, à jamais perdue dans l’inconscient lors de la première rencontre avec le miroir, peut engendrer des conduites d’achats compulsifs de vêtements, visant à parfaire leur image et à trouver l’objet qui comblerait leur vide. S’habiller, se maquiller, se coiffer, agencer les couleurs, les accessoires peut alors devenir, pour elles, comme peindre un tableau.

 

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11h30-12h45 — Président de séance : Darian Leader

 

— Anouchka Grose Forrester   — La violence de la mode

 

Si la mode est un système linguistique qui s'inscrit directement sur le corps, quels en sont les effets? Quel est notre investissement inconscient dans la mode ? Nos vêtements nous tiennent-ils ou nous déchirent-ils ?

 

— Corinne Maier  — La mode : modalités et modifications

 

A travers les réflexions proposées par des penseurs tels que Veblen, Simmel ou Bourdieu, on se posera les questions suivantes : la mode est-elle un phénomène rationnel ? Vise-t-elle la massification des comportements, ou a-t-elle pour objectif de produire de la différence ? On tentera d’argumenter l’idée que dans l’avenir, il y aura de moins en moins de mode pour le plus grand nombre, mais de plus en plus de mode pour des minorités tentant de s’affirmer comme telle.

 

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12h45 — Allocution prévue au Musée La Piscine de Roubaix — juste en face de l'E.n.s.a.i.t. — de Monsieur René Vandierendonck, maire de Roubaix, vice-président de la délégation à l'aménagement du territoire - politique de la ville, membre de la commission culture, membre de la commission développement économique, emploi et nouvelles technologies

 

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14h30-16h — Présidente de séance : Isabelle Baldet, psychanalyste, Lille

 

— Geneviève Morel  — Filles fétiches, femmes fétichistes

 

La mode est le lieu où la femme semble particulièrement fétichisée, dans le sens où elle y est transformée passivement en icône phallique du désir masculin. Et pourtant, loin de repousser cette aliénation, les femmes semblent souvent devenir addicts à la mode, y consacrant une part importante de leur temps et de leur argent. On dirait qu’elles en jouissent comme si les vêtements prenaient en eux-mêmes valeurs de fétiches, bien au-delà de ce qu’ils représentent comme moyen de séduction. On interrogera ce rapport fétichiste au vêtement en se demandant pourquoi la théorie freudienne a éliminé la possibilité d’un fétichisme féminin, que Lacan a cependant rétablie. Certaines artistes contemporaines pourraient alors nous mettre sur la piste d’un fétichisme féminin qui ne serait pas seulement phallique : une véritable aberration conceptuelle…

 

— Darian Leader  — Psychanalyse et psychosomatique

 

Les discussions de la psychanalyse et de la psychosomatique lacaniennes ont tendance à s’appuyer seulement sur un nombre limité de sources, partant des remarques du Séminaire II jusqu’à la conférence de Genève sur le symptôme. Cependant, Lacan a apporté d’importantes contributions à la recherche psychosomatique dans les années 1940. Nous nous proposons d’explorer ses perspectives et de les situer dans leur contexte. Ceci fait apparaître de nombreuses questions sur le corps et sur la place de la recherche psychosomatique dans le champ psychanalytique.

 

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16h30-18h — Président de séance : Franz Kaltenbeck

 

— Régis Michel  — Corps dociles en Occident — Du fashion show au supplice chinois

 

La mode est par essence totalitaire : elle produit (et reproduit) des corps dociles, comme dit Foucault, c’est-à-dire modelés par un dressage panoptique, où triomphe la norme, qui surveille et punit. Corps sans chair ni sexe, et même sans désir ni sujet : corps sans… corps, en un mot. Ex-anorexique et néo-vidéaste, Vanessa Beecroft est aujourd’hui la grande prêtresse de cette aphanisis, comme dit Lacan, qui mue ses fashion shows en rituels disciplinaires, où piéger le regard mâle du voyeur. Version soft du supplice chinois, cette liturgie silencieuse où le corps se démembre très freudiennement à la faveur douteuse d’une castration collective, ainsi qu’en atteste une vidéo récente de Chen Cheh-jen ? Mais Bataille dit tout le contraire, tant l’horreur fait l’extase, et la chair fait le verbe (muet). Entre Freud et Bataille, on interroge ici par l’image ce que la psychanalyse nous dit - ou plutôt ne dit pas - du corps occidental…

 

— Frédéric Yvan  — L’image du corps et la scène architecturale

 

Dans la Traumdeutung, Freud écrit que c’est « la maison qui constitue la seule représentation typique, c’est-à-dire régulière de l’ensemble de la personne humaine. » Il ajoute plus loin que, la représentation « se développant, les fenêtres, les entrées, et sorties […] acquièrent la signification d’ouvertures d’orifices du corps. » L’architecture serait ainsi non seulement une des images du corps mais l’image la plus caractéristique du corps propre. Après avoir rappelé la tradition architecturale qui a établi une manière d’homologie structurelle entre le corps et l’architecture - en faisant du corps le modèle de l’architecture, nous nous attacherons plus précisément à présenter comment l’identification à l’image spéculaire est une expérience spatiale qui initie une scène architecturale - la scène du monde. Une lecture de La chute de la maison Usher, d’Edgar Allan Poe, nous permettra enfin de montrer combien l’image du corps et la scène architecturale peuvent aller jusqu’à se confondre.

 

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Dimanche 12 mars

 

9h45 — Accueil : Anne-Marie Jolly Desodt, professeur à l’E.n.s.a.i.t.

 

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10h-11h30 — Président de séance : Régis Michel

 

— Diane Watteau  — Vous êtes idiotes par définition… — in Charlotte et son Jules, Jean-Luc Godard, 1959, film, 20mn —

 

Quand Gilbert Lascaux rêve éveillé devant les boucles et les nœuds qui transforment les nuages en habits… Retroussis de jupes, volants, plis ont des airs de femmes alanguies. Quand l’art contemporain incorpore les éléments qui constituent l’économie de l’univers de la mode comme entertainment, l’air devient plus lourd pour devenir une critique de la société du spectacle, des clichés, du pouvoir, du savoir et du sexe : la légèreté des défilés de mode, la nonchalance des poses, les corps trop nus des top-modèles, les excès des accessoires prennent des allures d’agressions du « corps prêt-à-porter ». Tout se passe entre le social et le désir dans un reste enchanté — ou enchanteur — dans la mode face à un reste castrateur dans l’art contemporain. Tout se passerait dans l’affirmation de l’existence d’un modèle, ailleurs, hors beaux-arts : le « top » aurait dépossédé le modèle. L’artiste attaque alors l’image des filles riches et belles, et déchire le fantasme du corps fabriqué et des codes d’un autre monde. L’art contemporain dans cette affaire joue les redresseurs de rêves… s’active à remettre de l’ordre dans trop de «faux plis » ou se consumera… d’extravagance — l’Xtravaganza de Leigh Bowery —.

 

— Parveen Adams  — L’expérience d’œuvres artistiques peut changer nos relations avec le corps ...

 

L’expérience d’œuvres artistiques peut changer nos relations avec le corps parce que le corps est l’effet du langage. Le langage produit les deux, le corps et sa jouissance. L’art peut changer la relation à la jouissance, d’où s’origine la relation au corps. Mais l’art peut le faire de plusieurs manières. Lacan nous en donne deux modèles - la sublimation et le sinthome.

Je parlerai de l’œuvre des frères Chapman qui travaillent à Londres. Cette œuvre ne répond pas à l’un ou l’autre modèle. Je parlerai de la nature de l’objet qui les engage. Ce n’est pas l’objet habituel, l’objet d’usage courant. C’est un objet d’une autre sorte. C’est un objet qui a des liens avec l’objet habituel auquel il ressemble. Ce nouvel objet est un objet d’art qui mérite un examen plus approfondi parce qu’aujourd’hui on le trouve partout. Ce qui n’est pas sans conséquences. L’une d’elles concerne la théorie de l’index dans la photographie. La présence de ce nouvel objet met en doute, explicitement, la stabilité de l’objet indexical. Et la présence d’un tel objet permet une relation particulière au Réel.

Je souligne qu’il n’est pas nécessairement question de la représentation des corps. C’est la question de la relation au Réel qui change l’écoulement de la jouissance, d’où vient le changement du corps. L’œuvre des Chapman ne procède pas de la représentation du corps. Au lieu de cela, il y a le lien entre deux objets ou entre deux artistes et c’est cette relation qui nous rapporte directement au Réel sans appel à l'élévation d'un objet à la dignité de la Chose ou même à la recherche d'une solution à la psychose naissante. Ma thèse s’appuiera sur une analyse d’une œuvre des frères Chapman en relation avec Les Désastres de la Guerre de Goya.

 

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11h30-13h — Président de séance : Jean-Paul Kornobis, médecin généraliste, Lille

 

— Franz Kaltenbeck  — Le corps comme otage

 

À un moment, où l’Europe remet les barbelés à la mode pour se protéger contre les migrants africains, partons de ce passage de Lacan à propos de l’œuvre de James Joyce : « Ne participent à l’histoire que les déportés : puisque l’homme a un corps, c’est par le corps qu’on l’a. Envers de l’habeas corpus 1».

 

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1Jacques Lacan, in Autres Écrits, Paris, 2001, Seuil, p.568.

 

 

 

— Véronique Goudinoux  — Images de soi, images du corps - ou Claude Cahun vs Cindy Sherman -

 

D’une certaine manière, on peut dire que les arts visuels et la mode ont longtemps partagé le fait de transformer des corps, majoritairement féminins, en images, images données à voir, à contempler, à admirer, à envier parfois. On pourrait peut-être avancer l’hypothèse suivante : alors que dans le domaine de la mode, soumis qu’il semble être depuis un siècle au régime des médias, cette transformation se renforce, les artistes, pour certains d’entre eux, n’ont cessé de jouer avec, ou de déjouer, cette mise en images, selon des tactiques qu’on essaiera ici de présenter et de comprendre.

 

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14h45 — Vincent Blanquart, président d’ Innotex, Association pour le développement de l’innovation textile

 

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15h-16h30 — Président de séance : Emmanuel Fleury, psychiatre, psychanalyste, Lille

 

— Sarah Stern  — Passion moderne

 

Partout, les magasins de vêtements ont pris la place des librairies, des disquaires, des brasseries. Les journaux les plus sérieux ont chacun leur supplément Mode. L’habit semble avoir pris du galon, et la société toute entière s’être prise d’une passion des habits. Notre idée était d’interroger cette passion moderne, repérer les enjeux à l’œuvre dans le fait de s’habiller, acte universel, forcé que nous sommes de nous présenter voilés au regard de l’autre.

Les vêtements condensent des significations diverses pour chacun d’entre nous à différents moments que nous avons tenté d’expliciter.

 

— Nicole Bednarek  — Corps, parure, vêtement, sacrifice.

 

La nudité n’existe pas. Dès la naissance, le corps est paré, orné, marqué de signes : plumes, peintures, bijoux, tatouages, tissus.

Le corps donné n’est jamais satisfaisant. Il est l’objet de modifications constantes. Sans cesse contraint, retravaillé, trituré, mutilé, il se donne à voir et s’éclipse, toujours énigmatique. Le vêtement, système signifiant, dérobe le sujet. Pour quel idéal? Pour quel sacrifice et quelle jouissance ?

 

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16h30-18h — Présidente de séance : Sylvie Boudailliez

 

Diana Kamienny-Boczkowski  — Représentation de la perte et image du corps

 

Une distance sépare le discours des droits de l’homme et la psychanalyse, mais certains phénomènes liés au deuil peuvent faire se croiser ces deux champs, notamment les phénomènes du deuil liés au corps, qu’il soit celui du défunt ou celui de l’endeuillé. La psychanalyse permet dans certains cas de dévoiler un lien étroit entre les événements corporels liés au deuil et les représentations du deuil telles qu’elles peuvent se manifester dans la photographie ou la peinture.

 

Jean-Pierre Van Eeckhout  — Eric De Kuyper et la mise en scène du corps

 

Eric De Kuyper, écrivain néerlandophone, a longtemps été l’un des administrateurs de l’archive bruxelloise du film. Parmi ses ouvrages sur le cinéma, l’un d’entre eux porte sur la façon de mettre en image le corps, dans les studios d’Hollywood et plus particulièrement sur l’impact du Hays code. Le Hays code, ensemble de règles spécifiant sur papier la façon de filmer le corps a été pendant des années le modèle à suivre pour filmer « convenablement » les corps. D’autres ouvrages de cet auteur sont semi-autobiographiques et relatent son éducation « entre des femmes » tournée vers un objet d’amour mâle. En tant qu’homosexuel, son approche du corps est particulière et pourra nous permettre d’aborder la relation entre la signification — le code, le phallus — et le signifiant dans le champ de la sexualité.

 

18h — Fin du Colloque






Succès

Plaisir

Amour haine une relation passionnelle

La peur

Confiance

Le doute

Abandon et sentiment d'abandon

Bonheur

Le travail

Séduction

Petites et grandes dépendances

Couper le cordon, introduction

La psychanalyse ...?

Comprendre l'anorexie

Anorexie guérison

Psychanalyse en mouvement Préambule

Psychanalyse en mouvement, en arrivant sur le site

Oedipe et son complexe

Propos Psy Complexe d'Oedipe

Quelles sont les preuves de l'existence du complexe d'Oedipe

Association libre

Psychanalyse... ... Mathématiques: concepts

Archives etc 2005 la suite

Archives etc 2006

Manifeste pour la psychanalyse

La psychanalyse ...?

Psychanalyse et transmission

Psychanalyse en question

Deuil et psychanalyse

Psychanalyse en mouvement Préambule

Psychanalyse en mouvement, en arrivant sur le site

 

01/03/2006
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