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Savoirs et clinique Paris 2008 - 2009


« SAVOIRS ET CLINIQUE-PARIS »

ATELIERS PSYCHANALYTIQUES DU JEUDI


autour de la série de films

LA VIE NORMALE

Récits de l'hôpital d'Armentières

Centre Dunois, 61 rue Dunois, 75013 Paris

—Métro Nationale, Campo Formio ou Place d'Italie—

Renseignements et contacts :

Brigitte Lemonnier, 3 Cité Riverin, 75010 Paris,

tél/ 06 07 14 24 80 - blemonnier@...

Geneviève Morel : gmorel@...

 


La vie normale. Récits de l’hôpital d’Armentières

1 – La formation

Savoirs et clinique, association pour la formation permanente en psychanalyse, offre à Paris, en 2008-2009, des ateliers de formation à la clinique psychanalytique, animés par Geneviève Morel et Brigitte Lemonnier. Le séminaire aura pour point de départ, à chaque séance, un film documentaire réalisé à partir d’une présentation clinique à l’hôpital d’Armentières. La projection sera suivie d’un débat avec les participants et d’un commentaire clinique et théorique. Vous trouverez ci-dessous une présentation détaillée tant des films que de la thématique du séminaire.

Les ateliers cliniques se tiendront le deuxième jeudi du mois, aux dates suivantes : 13 novembre, 11 décembre 2008, 8 janvier, 12 février, 12 mars, 14 mai 2009, au centre Dunois, 61 rue Dunois, 75013 Paris, (métro Nationale, Campo Formio ou Place d’Italie).

L’inscription se fera pour l’année, dans l’ordre d’arrivée des demandes (aucune inscription ne sera prise sur place). Le nombre des places est limité. Vous trouverez ci-joint un bulletin d’inscription à imprimer, à remplir et à renvoyer avec votre paiement à Brigitte Lemonnier-Prades, 3 cité Riverin, 75010 Paris.


1 - Les films



Il s’agit du projet, toujours en cours, d’une série de films documentaires en vidéo HDV, produits en 2007-2009 par l’association Savoirs et clinique pour la formation permanente en psychanalyse[1], et réalisés à l’EPSM d’Armentières (Nord) par Geneviève Morel, psychanalyste. Les films sont montés à partir d’entretiens entre un psychanalyste et un patient de l’hôpital (cf. ci-dessous, « Le dispositif de tournage »), en tenant compte des discussions collectives qui suivent ces entretiens. C’est donc tout à la fois un travail en commun et un Work in progress, notamment sur les formes de montage les plus propices à faire « passer » l’entretien à un public plus large.

Dans ces films, nous entendons et voyons quelqu’un nous confier de très près, avec ses propres mots, avec son style souvent très particulier, pourquoi il vient d’arriver à l’hôpital. Il nous fait le récit de sa vie en entrant dans les détails d’une façon souvent émouvante. Les entretiens partent fréquemment d’une énigme, encore non résolue par le personnel soignant, débordé par toutes sortes de tâches hospitalières.

Voici quelques exemples d’énigmes que nous essayons de résoudre avec le patient : pourquoi ce Xième suicide dont il ne se tire que par miracle à chaque fois, ou, à l’inverse, cette première tentative grave dans une vie jusqu’ici sans histoire ? Pourquoi s’anesthésier ainsi avec des quantités d’alcool qui défient l’entendement et surpassent ce que l’on lit dans les romans de Zola ? Pourquoi cet homme, qui a voulu et réalisé avec détermination une rupture amoureuse, tombe-t-il aussitôt après dans une dépression profonde qu’on s’attendrait plutôt à trouver chez la personne délaissée ? Pourquoi cette femme a-t-elle des accidents de voiture répétés à certaines dates de l’année ? Pourquoi cet homme amoureux, qui n’avait jamais quitté sa mère jusqu’à l’âge de 40 ans, se prend-il pour le chien de sa maîtresse ? Pourquoi cet autre, devenu père à 15 ans de son plein gré selon lui, a-t-il commencé à se droguer juste à ce moment-là ? Et pourquoi après avoir refusé toute tentative de désintoxication, a-t-il changé d’avis et veut-il maintenant arrêter ? Pourquoi ce jeune homme se prend-il pour le frère du Christ ? Pourquoi le fils d’une mère polonaise née sur un bateau pense-t-il à se noyer ? Pourquoi cet homme dont l’idéal a toujours été d’avoir sa propre maison, tombe-t-il malade lorsqu’il en hérite une de son père ? Pourquoi ce jeune homme, dont le frère a été placé à la DASS et dont l’idéal a toujours été de réunir sa famille dévastée, se met-il à frapper sa compagne lorsqu’il veut un enfant d’elle ? Pourquoi tel homme parle-t-il de se trancher la main ?

Lors de ces entretiens minutieux et non sans suspens, ces énigmes se déplient et trouvent, en général vers la fin, un début de réponse ou du moins des pistes qui nous permettent de réfléchir au destin de celui ou celle que nous écoutons et qui serviront à l’aider à trouver des solutions. Ces films nous montrent un visage de nos contemporains et de certaines parties de la société que nous connaissons trop mal pour la plupart d’entre nous. D’où leur intérêt à la fois humain, anthropologique, sociologique, philosophique et, évidemment aussi psychanalytique et psychopathologique.


2 - Le dispositif de tournage


En 2007-2008, nous avons filmé la présentation clinique qui se déroule un samedi matin par mois à l’hôpital d’Armentières. Un petit nombre de professionnels, d’étudiants et d’analystes en formation assistent à un entretien entre un psychanalyste et un patient de l’hôpital qui a donné son consentement. Des membres de l’équipe hospitalière sont présents. Le psychanalyste ne connaît pas le patient et la rencontre sera unique. Celui-ci a été choisi parce que son cas pose une question difficile à l’équipe : diagnostic, traitement ou avenir. Il s’agit souvent de quelqu’un qui n’arrive pas à se débrouiller seul : il sort et revient répétitivement à l’hôpital. Sa sortie définitive est sans cesse repoussée. L’entretien, d’une heure et demie environ, improvisé et sans plan préalable, interroge l’histoire du patient avec ses accidents, ses discontinuités et ses répétitions. Les passages à l’acte y ont été fréquents et les déclenchements de chaque crise ont différentes causes. On cherche les points d’appui qui ont lâché et ce qui pourrait s’esquisser d’autre dans sa vie. Bref, ses  perspectives d’avenir. Après l’entretien, le patient s’en va et nous discutons de ce qui vient d’être entendu : on reconstruit l’histoire et ses temps forts, on cherche comment tout a commencé, les hasards qui ont tout fait déraper, bref la logique du destin…



3 - À propos du titre de la série : La vie normale


Il n’existe pas de norme de la vie en soi, en revanche, il existe des normes qu’on nous impose à longueur de vie.

On peut donner au moins quatre significations à « vie normale ».

Premièrement, « normal » a le sens courant de « banal », « ordinaire ». En ce sens, la vie normale des gens d’Armentières, c’est-à-dire quand même leur vie de galère, est celle de beaucoup, vraiment beaucoup de gens, on l’oublie trop facilement…

Deuxièmement, « normal » s’oppose à « anormal », qui caractérisait la folie au XIXème  siècle, comme nous l’ont montré les travaux de Michel Foucault. Or actuellement, au XXIème  siècle, on a parfois le sentiment de retourner au Moyen-âge. Sous prétexte de protéger la société, une loi récente prévoit d’enfermer à vie pour dangerosité les personnes particulièrement vulnérables que constituent les condamnés à de longues peines au terme de la période de réclusion à laquelle ils ont été condamnés. Ne nous faisons pas illusion, ce genre de loi est populaire. On prend plus de gants pour légiférer sur les pitbulls… Pourquoi « normale » en ce sens ? Eh bien, par antiphrase : parce que les « anormaux » sont ceux qui ne correspondent pas aux normes de vie qu’on nous impose, c’est tout. Ils ne travaillent pas comme il faut, ils ne savent pas faire l’amour ni se marier, ils ne réussissent pas à faire des enfants comme il conviendrait, bref, ils ne sont pas adaptés à la société. Comment y répond-elle ? Par des médicaments, des thérapies rééducatives ou cognitives, de couple ou de famille, que sais-je ? Par du soin dans le meilleur des cas, parfois du dressage (c’est une tendance thérapeutique actuelle). Mais, souvent, c’est la rue, et nombre de SDF  passent régulièrement par l’hôpital psychiatrique, voire même par la prison où les statistiques de malades mentaux explosent, on le sait.

Troisièmement, ce titre évoque un paradoxe. Ces sujets, qu’on aurait classés comme « anormaux » au XIXème siècle, montrent dans leur discours une aspiration remarquable à une normalité conventionnelle, peut-être plus que d’autres, Ils sont souvent hyper normatifs et même rigides. Donc, « la vie normale » c’est aussi ce à quoi ils aspirent et qu’ils ratent d’une façon évidente, alors que la société les juge à l’inverse et les rejette…

Quatrièmement, « normal » a un sens topologique en référence à Lacan. Pour lui, chacun est « normal » dans sa structure. Et même, la folie est la structure normale par excellence alors que la névrose ou certaines psychoses (mais non celles d’Armentières, en général) rajoutent un symptôme qui retient le sujet au bord de la folie en tordant cette normalité. En ce sens, la vie normale est précisément celle de la folie. Ce dernier sens de « normal » est une élaboration lacanienne de la grande thèse reprise par Freud des médecins et des aliénistes du XIXème siècle, selon laquelle il n’y a pas de différence qualitative entre le normal et la pathologique (Cf. Le Normal et le pathologique de Georges Canguilhem). Ainsi, pour Freud, le symptôme hystérique révèle, en l’exprimant au grand jour, le travail de l’inconscient dans le rêve ; l’amour est un phénomène normal mais qui a, dans sa phase aigue, une forme pathologique ; la mélancolie nous enseigne sur le deuil, etc.

L’intérêt de la psychanalyse est, contrairement à ce que l’on imagine parfois, de ne pas trop se référer à la « normalité » ou même de savoir en prendre le contre-pied pour permettre aux gens de trouver un nouveau chemin, si bizarre soit-il, en les écoutant sans préjugé et sans peur de les suivre jusqu’au cœur de leur malaise. Cette méthode ne marche pas si mal, et mieux semble-t-il, que les tentatives de redressement rapide du symptôme plus à la mode aujourd’hui, par souci de coût et de rentabilité.

Toute interrogation sur la folie implique donc une réflexion sur la question des normes et de leur évolution dans nos sociétés. Toute étude de la causalité psychique implique de prendre en compte le contexte social dont fait partie la question de la « normalité ».


À partir des films, nous interrogerons donc ces divers points théoriques ainsi que la technique de parole et la temporalité mises en œuvre dans les entretiens.



BULLETIN D'INSCRIPTION

INSCRIPTION AUX ATELIERS DE CLINIQUE PSYCHANALYTIQUE DU JEUDI, PARIS, 2008-2009

LA VIE NORMALE. RÉCITS DE L’HÔPITAL D’ARMENTIÈRES

à remplir en majuscules et renvoyer avec un chèque de (1)

Inscription individuelle ( annuelle ) : 220 €

Étudiants : 100 €

Inscription prise en charge par une institution : 500 €
(joindre une lettre d’accord)

à l’ordre de :

SAVOIRS ET CLINIQUE
à : Mme Brigitte Lemonnier, 3 Cité Riverin, 75010 Paris

Je désire une facture(1) :  OUI     NON


(Vous recevrez en retour une carte à présenter à l’entrée avec une pièce d’identité.)


NOM & PRÉNOM :

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SIGNATURE :



(1) Entourer la mention utile

[1] Cf. L’association propose aussi en 2008-2009 une formation à Lille disponible sur son site ( http://www.savoirs-et-clinique.eu) et édite aussi la revue Savoirs et clinique. Revue de psychanalyse, disponible sur papier et internet, chez Érès.

Site internet : Savoirs et clinique

20/10/2008
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